Architecture coloniale, lacs spectaculaires, marchés colorés et sites sacrés mayas

Publié le par Thib

Guate, la capitale du Guatemala, est la plus grande ville d’Amérique Centrale, et aussi la plus dangereuse. De plus, j’ai un a priori de Guate comme étant une ville moche et sans intérêt. Je compte donc déposer Dina au bus et filer rapidos d’ici. Seulement voilà, depuis le taxi qui m’emmène à la banque, j’aperçois une superbe arche de style colonial. Le taxi nous dépose dans une rue piétonne. Il est trop tard pour le lèche-vitrines, mais des nombreux bars, restaurants et brasseries stylées font le plein. Nous passons devant d’autres bâtiments de style colonial, notamment un impressionnant bâtiment que je méprends pour une bibliothèque (à bien y réfléchir, cela aurait été vraiment surprenant de voir une bibliothèque de cette importance au Guatemala… c’est en fait le centre de la police nationale). Je décide de rester une journée à Guate pour aller explorer cette zona 1, le cœur de la ville, qui ne m’a pas paru si dangereux que cela à première vue. Et effectivement, il y a de beaux bâtiments coloniaux qui valent la peine d’être vus.


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Architecture coloniale à Guate


Un jour en ville étant suffisant à mon goût, je vais à Panajachel, au bord du lac Atitlán. Assez gringolandia, mais pas désagréable. Le soir de mon arrivée, la ville fête le Corpus Cristi. Les enfants se déguisent en conquistadors (ce qui fait un peu penser au déguisement de Wanaragua des Garífunas mais surtout au Güegüense nicaraguayen) et dansent au son des marimbas.


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Panajachel fête le Corpus Cristi


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Lac de Atitlán


Le lendemain je marche jusqu’au village de Sololá, où a lieu un superbe marché, très authentique. Fait relativement rare, les hommes aussi bien que les femmes portent un costume traditionnel. Les étals débordent de fruits et légumes, produits de consommation courante, habits traditionnels, et bouffe rapide (ce qui ne veut pas dire mauvaise).


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Sololá et son marché


Je me rends ensuite vers les montagnes du nord du Guatemala, où les traditions mayas sont fortes et les paysages impressionnants. Nebaj est une petite ville de montagne. L’air y est frais, les montagnes alentours sont vertes et les gens, appartenant à l’ethnie maya ixil, sont très accueillants, come partout au Guatemala d’ailleurs. La région a payé un lourd tribut à la guerre civile qui a ravagé le Guatemala dans les années 80. De nombreux villages Mayas ont purement et simplement été rayés de la carte : les maisons détruites au mortier, les habitants fusillés, car tous les Indigènes étaient suspectés d’appartenir à la guerilla. La majeure partie des survivants se sont réfugiés à Nebaj, au Chiapas (Mexique) voire au Belize, mais certains sont retournés dans leurs villages d’origine.

 

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Cimetière de Nebaj


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Marché de Nebaj


La religion maya est fortement pratiquée à Nebaj, souvent mélangée au catholicisme. Par contre, la religion évangéliste, fortement représentée, rejette totalement les cérémonies mayas. Je m’offre les services d’un guide ixil pour essayer de comprendre un peu les croyances mayas. Il m’emmène visiter divers sites sacrés, dont chacun a un rôle particulier.

 

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Monument aux morts du peuple Ixil durant la guerilla


Le premier est un temple maya où j’ai la chance d’assister à une cérémonie. Un prêtre maya allume des bougies, arrose l’autel d’aguardiente (rhum bon marché) et brûle de l’encens afin d’obtenir les faveurs des ancêtres de deux femmes. Je ne sais pas ce qu’elles avaient demandé.


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Cérémonie dans un temple maya


Mon guide me montre des sites bien spécifiques : l’un d’entre eux permet aux célibataires de trouver l’âme sœur ; un autre permet aux femmes enceintes en souffrance d’apaiser leurs douleurs.


A l’endroit où se trouve l’autel d’un autre site, se trouvait un arbre magique. Il contenait les plans de machines qui auraient permis le développement de Nebaj. Ses feuilles étaient marquées des lettres N, E, B, A et J. Lorsqu’elles tombaient, elles s’envolaient et voyageaient loin de Nebaj. Les gens venaient du monde entier voir l’arbre et certains, par jalousie, prétendirent qu’il était maléfique et faisait tomber les enfants malades. Ils embauchèrent deux jeunes hommes équipés de scies pour le faire couper. Ces deux hommes ne purent terminer le travail en un jour, et lorsqu’ils revinrent le lendemain, l’arbre était intact ! Ils s’armèrent alors de tronçonneuses pour venir à bout de l’arbre maléfique. Aujourd´hui, les femmes viennent prier sur ce site avec leurs enfants afin de conférer à ceux-ci une grande intelligence.


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Site de l'arbre magique


Un autre site intéressant est « la prison », une colline qui renferme les âmes de personnes malades. Si une personne est malade et que la médecine moderne ne peut la guérir, cela signifie que quelqu’un veut du mal à cette personne, et qu’elle est en quelque sorte maudite. Le prêtre maya vient sur cette colline demander aux esprits si l’âme de la personne malade se trouve prisonnière de cette colline. Si elle s’y trouve, les esprits vont informer le prêtre de « l’amende » que doit payer le malade pour guérir, c’est-à-dire du nombre et du type de cérémonies nécessaires pour libérer l’âme du malade. Ces cérémonies s’exécutent sur un site spécial.


Je profite des quelques jours suivants à Nebaj pour me reposer et préparer une randonnée de 3 jours dans la sierra des Cuchumatanes, qui m’emmènera jusqu’au village de Todos Santos Cuchumatán.


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Parc central de Nebaj

Publié dans Voyage

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